Le Pont du Gard, France
Le Pont du Gard se situe en France, entre Nîmes et Uzès, dans le département du Gard.
Il enjambe le Gardon.
Le pont fut probablement bâti dans la toute première moitié du 1er siècle afin d'assurer la continuité de l'aqueduc romain qui conduisait l'eau de la ville d'Uzès à Nîmes.
Le Pont du Gard est une grande partie monumentale d'un aqueduc de plus de 50 kilomètres de long. Celui-ci apportait l'eau de la Fontaine d'Eure qui est située au pied de la ville d'Uzès jusqu'à la ville romaine de Nemausus qui s'appelle aujourd'hui Nîmes.
La Fontaine d'Eure est en vérité un groupe d'une dizaine de sources qui sont situées à quelques kilomètres d'Uzès, sur la rive gauche de l'Alzon.
Au 1er siècle, les Romains ont capté l'eau de la Fontaine pour l'approvisionner la ville de Nîmes. L'ouvrage cessa de fonctionner définitivement au 6e siècle.
La Fontaine d'Eure sert désormais à l'adduction en eau potable de la ville d'Uzès grâce à 2 forages qui ont été réalisés en 1990 et en 1992. Cela débite 45 litres à la seconde.
Les eaux de la source proviennent donc de la rivière d'Alzon mais aussi de l'eau récoltée du Mont Bouquet qui est situé près d'Alès.
L'aqueduc est un joli chef d'oeuvre d'ingénierie : dénivelé entre les points de départ et d'arrivée de 12,6 mètres, pente moyenne de 24,8 cm par kilomètres.
A cause du relief, l'aqueduc serpente à travers les petites montagnes et les vallées des garrigues.
Comme l'atteste certaines céramiques retrouvées, l'aqueduc de Nîmes fut construit au 1er siècle de notre ère. Des tunnels ont du être contournés. Ces tunnels dataient d'Auguste ce qui montre que la construction de l'aqueduc est postérieure au règne de l'empereur Claude (41-54)
On pense donc fortement que la construction du Pont du Gard se situe entre les années 40 et 50.
Description du Pont du Gard
Le Pont du Gard est construit sur 3 étages avec des pierres extraites sur les lieux, dans les carrières romaines qui étaient situées non loin. Le sommet du pont domine le Gard.
L'étage inférieur est composé de 6 arches. Il fait 142,35 mètres de long, 6,36 mètres de large et 21,87 mètres de haut.
L'étage moyen est composé de 11 arches. Il fait 242,55 mètres de long, 4,56 mètres de large et 19,50 mètres de haut.
L'étage supérieur est composé de 35 arches. Il fait 275 mètres de long, 3,06 mètres de large et 7,40 mètres de haut.
Cet étage a perdu 12 arches car il mesurait normalement au départ, 360 mètres de long.
Il était précédé d'une culée de 130 mètres de long.
Une culée c'est la partie d'un pont qui est située sur la rive destinée à supporter le poids du tablier.
Cette culée fut découverte en 1988.
Les arches avaient 16 pieds romains d'ouverture (4,75 mètres) tandis que les piles avaient environ 10 pieds sur 10 c'est-à-dire 3 mètres.
Les pieds romains étaient une unité de mesure dans l'Antiquité Romaine. On utilisait 12 unités de mesure : le doigt, l'once (le pouce), la paume, le pied, la coudée, le simple pas, le double pas, la perche, la longueur d'arpent, le stade, le mille ou encore la lieue.
La conduite : 1,80 mètres de hauteur et 1,20 mètres de large.
De nombreuses traces et gravures viennent parsemer la surface du pont du Gard. Ce sont des marques qui montrent l'assemblage et qui indiquent la place des claveaux de voûtes où des symboles, ou encore des marques diverses laissées par les bâtisseurs.
Le Pont du Gard présente aussi une courbure convexe de ses étages supérieurs du côté amont. Longtemps, il fut pensé que cette courbure était réalisée volontairement par les bâtisseurs afin d'assurer la résistance de l'ouvrage du pont. Mais suite à une micro topographie en 1989, on interprète cette courbure à une dilatation diurne sous l'effet de l'ensoleillement. Ce qui a provoqué un déplacement de 5 mm. Les pierres retrouvent leur place au cours de la nuit.
La répétition de ce phénomène au cours du temps, des siècles aurait conduit le pont à avoir cette forme actuelle.
La construction du pont du Gard fut réalisée à sec, c'est-à-dire sans mortier. Les pierres sont maintenues par des tenons de chêne et pèseraient plus de 6 tonnes.
Le tenon est la partie mâle d'une pièce de construction qui est destinée à être enfoncée dans la partie femelle d'une autre pièce et qui tient les 2 par un emboitement.
Seulement la partie la plus élevée est faite de moellons liés au mortier.
Sur place, les blocs étaient montés grâce à une cage à écureuil.
Les ouvriers prenaient place dans celle-ci.
Une cage écureuil c'est une "grue" médiévale comme la photo qui suit.
Un échafaudage complexe fut érigé pour soutenir le pont pendant la construction, dont les faces portent toujours les marques : on distingue un peu partout les appuis d'échafaudages et, sur les piles, les arêtes saillantes qui soutenaient les assemblages de bois semi-circulaires destinés au maintien des voûtes.
On suppose que la construction a duré de trois à cinq ans (une quinzaine d'années pour l'ensemble de l'aqueduc de Nîmes), avec 800 à 1 000 ouvriers sur le chantier.
On a évalué à 11 000 000 le nombre de blocs de pierre utilisés et à 50 400 tonnes le poids de l'ensemble.
Chacune des grandes voûtes est constituée de voûtes indépendantes accolées (quatre à l'étage inférieur, trois au second étage), ce qui donne à l'ensemble la capacité de résister aux légers mouvements et tassements inévitables avec le temps.
Le Pont du moyen âge au XVIIIe siècle a subi des dégradations.
Vers le XIIe siècle, 12 arches du 3è étage furent détruites et les pierres qui ont été récupérées ont servi de matériaux de construction.
Plus tard, le pont fut utilisé pour traverser la rivière alors les piles du 2è niveau furent échancrées afin de pouvoir laisser passer le trafic qui était important. Cela déstabilisa l'ensemble de la structure du pont.
Le site du Pont du Gard pour en savoir plus :